Français, Françaises, Belges, Belges, Messieurs les gens de la CIA qui ne manqueront pas de venir visiter cette page pour savoir si j’y parle de Bin Laden ou de fabrication de bombe On-line, Public Internet chéri, mon amour.
Rob Liefield est Dieu.
Oui, vous qui entrez ici, n’en doutez pas une seule seconde.
Vous ne me croyez pas ? Alors suivez-moi, démarrage de la Delorean, retour flash back vers l’année 1990, le Siècle dernier.
Un temps ou le téléphone portable n’était encore qu’un fantasme Star Trek, ou Internet s’appelais encore Minitel, et ou Britney Spears pouvait encore être jetée a la rivière dans un sac de patate sans provoquer d’autre émotion populaire que celle de son village de bouseux se mariés entre freres et soeurs, quelques part dans le vieux Sud Américain façon Shérif fait moi peur. Une époque bénie, mes frères, dont nous avons le devoir de parler aux jeunes générations avec émotion, un disque de Nirvana comme unique symbole de notre croyance.
Trois années, plus de 1000 jours, le quart de ma jeune vie, que j’avais arrêté de lire X-Men, Division Alpha, et surtout L’araignée. Quelques exemplaires traînaient encore pourtant chez ma grand-mère, quelques Titans, quelques Spideys, mais les couvertures peintes et les logos genre " Lampes à Plasma disco" des revues Special Strange et autres m’avaient finalement refroidis dans toute envie de redécouverte, et je leur préférais l’achat de Pif gadget, de Hercules Magasine, et occasionnellement, de Mickey Parade. Certes, tout cela était peu captivant, mais au moins avait-je quelques chose a lire pendant les soirées chez mon père et sa nouvelle femme.
Or, ce matin là, douloureuse ironie du Destin, aucune de ces trois revues n’était arrivée en temps et en heure chez mon fournisseur.
-M…Mais, qu’est ce que je vais pouvoir lire ce Week end, interrogeais-je le vendeur, le museau humide d’émotion ?
-Je ne sais pas mon gars, tu sais, les vrais livres sans images ça se lit aussi.
-Mais j’aime la BD, vous etes sure qu’il n’y’a pas autre chose ?
-Ben, si tu veux, j’ai ça, me lanca t’il, me désignant un coin éloigné de la librairie dont j’avais ignoré jusqu’a l’existence. Par contre je suis pas sure que ce genre de truc soit de ton age…
Je m’avançais, et au milieu de magasines sur la moto, le tatouage, ou les femmes avec animaux, je trouvais mon premier Titans.
Le logo avait changé, les couvertures peintes avaient disparues au profit de ce qui semblait être la représentation de la couverture américaine classique, et pourtant je le reconnaissais sans faillir, tel Benji le Chien revenu après avoir parcouru 5000Km par amour de ses maîtres.
Instant d’emotion Kodak.
Je l’ouvrais, et regardait l’index. Excalibur, Vengeurs de la Cote Ouest, tout cela ne me disait rien, de nouvelles séries certainement. New Mutants, par contre, me rappelais quelques chose.
J’allais directement a l’épisode indiqué, espérant peut être reconnaître un super heros ou deux.
Première Image, un personnage, Samson, errant dans ce qui semblait être les égouts New Yorkais. Seconde image, un Dent de Sabre en plein saut, et la mort dramatique de Samson, rare survivant des Morlocks.
Wow…
Je passais le Week end, puis la semaine, a lire et relire le magazine, au point d’en connaître presque chaque réplique par cœur.
Peu après, j’achetais d’autres revues, Spécial Strange, Versions Intégrales, et même Top BD.
Et me voilà, plus d'une demi vie apres après, et plusieurs milliers de francs d’argent de poche plus tard.
Les Comics se rangent désormais dans la section enfant, le prix d’achat d’un magazine a pour ainsi dire doublé, et l’informatique a fait de la coloration un élément aussi important que ne l’était l’encrage, en ma jeunesse, Photoshop Power...
Ma chambre est pleine d’étagères, et j’ai fait récemment l’achat de pochettes plastiques pour mes exemplaires les plus précieux, comportement dont je m’étais pourtant longtemps moqué..
J’ai vieilli. D'ailleur, ce week end, j'ai vu mon premier cheveux blanc.
Bien sure, Liefeld est retombé dans l’oubli, plus par choix hasardeux de carrière et caractère de Coyote que par véritable manque de talent. Bien sure, il est de bon ton aujourd’hui de se moquer de son trait, de son sens presque inexistant de la perspective ou du décors, mais je conserve encore ses épisodes des nouveaux Mutants en bonne place dans ma collection, madeleine sur papier de ma propre nostalgie de Lecteur débutant.
Oui, Liefeld est Dieu, car il m’a ouvert les yeux sur le monde du comics, m’a fait découvrir Moore, Claremont, Romita et tant d’autres, et je me dois de le vénérer pour ça.
Exactement comme il est impossible d'oublier son premier baiser, on ne peux jamais oublier son premier dessinateur. D'autant que parfois, les deux peuvent etre liés, mais cela est une autre histoire...
Voici donc sa page, autel symbolique de mon adoration et de ma dévotion, toujours On-line contre Vent, Sarcasmes et Tempête, et cela depuis bientôt 4 ans.
Rob, s’il ne doit te rester qu’un seul fan, ce sera moi.
Que ceux qui n’ont jamais fredonnés Benny B me jettent la première pierre…