Morts Vivants, Projet Sunder.

Une idée lancée par mon cher petit Yanmer, un pari, une histoire en "temps réel", jour apres jour, le journal de bord d'un survivant facon "Walking Dead" du debut des problemes zombies jusqu'a la fin de ses problemes existenciels.

Les Zombies sont ceux de Romero, ils sont lents, ils sont bleus, leur morsure est mortelle et ils tombent quand on leur explose la tete.

Cette histoire est un Hommage au Forum Jersey Devil 5.0. Mort tué par des Hackers, que ces merdes retournent a leur culs et foutent la paix aux gens de bonne volontés…

Samedi 23 Avril
Je sais pas si c'est parce que j'ai trop vu de films a la con sur les Morts Vivants quand j'etais ado, mais lorsque j'ai su que tout ca commencais a Pittsburg, ca m'a presque fait marrer.
"Les morts se levent de leurs tombes", Nous annonce Mardi dernier Poivre D'Arvor au sommet de son art melodramatique, Au point que meme Catherine en plaisanta depuis la cuisine, me demandant si c'etait deja Halloween.
Je changeais de chaine, mais de toutes facon les images amateurs etaient partout, tous les programmes arretés sur le visage de ce militaire, presque etonné d'etre devoré en gros plan par deux creatures en etat deja avancé de décomposition. Croyez le ou pas, mais ma chere petite amie a cru au gag de potache jusqu'au lendemain matin, a l'heure des premier journaux papiers.
C'etait il y'a 10 jours. 10 jours que plus un seul programme n'est normalement diffusé a la telé, et que chaque citoyen du monde a les yeux fixés sur l'Amerique, s'enfoncant peu a peu dans un cauchemar Romeresque.
10 jours que moi et elle ne sortons que pour de rapides courses, fascinés par les reportages incessants de CNN et rassurés par la securité de mon petit 2 piece 3eme etage et de sa porte blindée.
Aujourd'hui les appels au calme et les debats scientifiques ont succedés aux images… Je suis peut etre paranoiaque, mais ca ne me rassure pas.
Les Pires nouvelles viennent d'Internet. Info ou Intox, plusieurs sites d'informations parlaient hier de foyer morts vivants en Italie, en Russie, en Chine, au Japon, en Angleterre, au Canada…Rien de bien serieux bien entendu, quelques villages, pas de grandes villes…
Aujourd'hui pour ce que j'ai pu en apprendre Chicago, Cleveland, Pittsburg ont du etre evacués. Il y'a quelques heures, plusieurs sites Web ont eté bloqués ou les URL redirigées vers les boucles videos rassurantes de CNN, Vous pouvez laisser tomber la page de Yahoo, elle n'existe plus.
Catherine appelle sa mere deux fois par heure, et moi la mienne 2 fois par jours…
Nous partons demain pour la maison de campagne familliale. Mon beau frere et ma sœur y sont deja depuis hier, et Christophe, le frere de Catherine, viens avec nous.
J'ai bien une petite idée, mais il va me falloir toute l'aide possible.

Dimanche 24 Avril
L'Escale, comme l'appelle ma mere, est une ancienne cours de ferme ammenagée par mon grand pere, une demeure delabrée au toit fuyant,coincée entre 6 hautes maisons charentaises. De son vivant, ma grand mere passa la plupart de ses vacances a s'y plaindre de la penombre constante, et du froid qui y regnait jusqu'au plus profond de l'eté. Pour moi, Enfant, je m'imaginais cette demeure, a l'unique entrée, encerclée de murs sans fenetres, comme un château fort ou je vivais mes aventures…
Les maisons voisines en murailles, et une lourde grille de fer pour securiser le tout. A la limite le camion de mon beau frere comme soutien a la grille.
Imprenable.
Un village de moins de 200 habitants, 50 hors saison…5km du petit bourg le plus proche, 2 fois plus d'une "grande" ville…Une fois la maison securisée, au moins pourrait t'on penser a s'organiser plus intelligement sans risquer les foules entieres de zombie.
Lorsque je lui explique tout ca, Christophe me regarde, hesitant entre terreur et amusement. A 19 ans, il a plus de mal a croire dans les zombies que moi a 30. J'aurais plutot cru le contraire, etrangement.
400 Kilometres de route,et Cathy n'a pas decroché de son portablea l'arriere, cherchant a convaincre sa mere de nous rejoindre, de quitter son appartement Parisien avec le minimum d'affaires. finalement, la batterie cede avant ma belle mere.
J'ignore completement ou en est son forfait, et je m'en tape. La fin du monde aura a mon avis permis aux telecoms de multiplier leur marche beneficiaire, tout le monde s'inquietant d'un membre de sa famille un moment ou a un autre…Tout du moins si leur facture etait prelevée avant que tout ne vire au chaos total, ce dont je doutait douloureusement…
Nous arrivons en debut d'apres midi, ma mere me saute au cou, suivie de pres par ma sœur. Gregoire, son mari, a suivi mes indications sans broncher et a pris rendez voux avec un entrepreneur. L'entrée de la cour, large de 3m a peine, est en bonne terre bien compacte. Si nous voulons une grille, il faut creuser des fondations, et ni lui ni moi ne pourrons faire ca avec des pelles.
Le gars passe demain avec son devis. Si l'apocalypse n'arrive pas, plaisante Christophe, on aura vider nos PEL pour rien…
La maison possede deux etages, chaque etage 3 pieces, chaque piece 25m² d'espace habitable. Une seule grande fenetre a chaque piece, sauf pour la cuisine qui sert aussi d'entrée, et des murs de 40cm d'épaisseur… Ma mere me regarde comme si j'etais devenu fou lorsque je parle de murer les deux fenetres du bas de deux epaisseurs de briques, mais ce n'est pas grave, nous avons encore quelques jours pour la convaincre. Pour murer la porte, on verra plus tard.
La telévision ne parle presque plus de l'Amerique, se focalisant sur les attaques mortes vivantes Européennes. J'aimerais savoir quelle peut etre la situation dans New York, par exemple, donc je demande a Sarah, ma sœur de suivre tout ce qu'elle peux des flash infos. Ce soir, Patrick Poivre d'Arvor ne presente plus le journal televisé. Qu'il ai choisi de rejoindre sa famille ou de fuir la capitale, je ne peux pas lui en vouloir, ayant fait pareil.
Le nouveau presentateur me semble nerveux, derriere son sourire rassurant. En bon journaliste il doit savoir des choses que les redactions ont ordre de ne pas dire aux foules, je n'aimerais pas etre a sa place.
Catherine ne quitte pas le salon, tentant desormais de convaincre sa mere de partir a partir du telephone fixe. Ma belle mere est charmante, mais c'est une veritable tete de pioche.
En debut de soirée, la Mere Bordot est venue nous apporter des peches de son verger, et nous demande avec le sourire combien de temps nous comptons rester. Elle me fait penser que demain, nous devons absolument aller faire des courses

Lundi 25 Avril
Lundi, j'aurais du me douter qu'en province, pas grand choses d'ouvert. a part Leclerc, a 15km d'ici… J'aurais voulu faire quelques achats bricolage, piles, lampes, et divers autre choses, mais je devais rester pour rencontrer l'entrepreneur.
6000 Euros, mais il peux commencer les travaux des Mercredi, si on y met le prix…Je lui explique que je voudrait tout voir fini avant mon retour a Paris d'ici Mardi Prochain, il ne pose pas plus de question. Un moment nous parlons des evenements du monde, il ne s'en inquiete pas plus que ca me dit t'il, tout reviendra en ordre le moment venu. Encore une fois je ne souhaite qu'une chose, c'est avoir dépensé mon fric pour rien et que le futur ne me donne pas raison. A peu de choses prêt, tout ce a quoi je tiens est maintenant dans cette maison. Ma mere, ma sœur, ma petite amie…
Aujourd'hui, aucun de nous n'a allumé la television. Catherine reste silencieuse, sa mere est en route pour arriver ici, finalement convaincu par son nouvel epoux dont ce sera la premiere rencontre avec sa belle famille. Julien, l'un de mes copains d'enfance, est lui aussi parti ce matin de Toulouse. D'ici Vendredi, 16 personnes devraient nous avoir rejoint. J'ai envoyé Gregoire et Sarah aux courses dans leur camionette, avec comme consigne de recuperer le maximum de boites de conserves, de quoi si possible tenir plusieurs semaines.
Je pense a ma belle mere, et fremit. J'ai deja du mal a la tolerer un apres midi entier, et nous seront peut etre obligés de cohabiter des mois durant…
Christophe me regarde comme un malade mental, mais il ne discute pas mes ordres. Personne ne discute mes ordres, il semble que je soit devenu aux yeux de tous une sorte d'expert en fin du monde, alors que comme eux, c'est une premiere pour moi. En fin d'apres midi, il y'a eu une coupure de courant qui a durée 20mn. Si le monde devait se terminer, il faudrait nous debrouiller sans tout ca, et je ne sais pas si quelqu'un s'en est vraiment rendu compte….
La journée passe vite, trop de choses a organiser sans savoir si ca va vraiment etre utile. Julien arrive avant la nuit, sa nana est hysterique, me remercie entre deux pleurs de les laisser venir s'installer ici; que les apparitions de zombies se font de plus en plus nombreuses dans le Sud.
Pendant qu'on decharge ses valises, Il me raconte avoir eté obligé de faire un detour a moins de 100km d'ici, des militaires interdisant l'acces a une ville.
Enveloppées au fond de son coffre, se trouvent deux epées de Tolede. Le moment venu, me dit t'il sans une seule pointe d'humour dans la voix, ca pourrait bien s'averer utile.
Tout le monde se couche tot, les lits commencent deja a manquer. Demain, je demanderais a Christophe et Sarah de s'occuper de descendre d'autres matelas du grenier. Demain, beaucoup de choses restent a faire, et trouver des armes n'est pas la moindre…

Mardi 26 Avril
Belle Maman est arrivée ce matin. Elle et son nouveau mari ont fait etape gastronomique sur la route, et dormi dans un relais château. Comme a chacune de nos rencontres elle se montre odieuse avec Catherine, mais j'ai trop a faire pour m'occuper de ca et declencher les hostilités. La maison l'amuse, tres "campagnarde". Je n'ose a peine imaginer ce que ce seul mot peux sous entendre dans son esprit. Peut etre est ce parce que je suis chez moi, mais le ton de sa voix m' insupporte plus que d'habitude.
J'aimerais dire que je trouve charmante sa facon de vivre, boheme aristocratique et legereté de circonstance, mais je ne peux pas, c'est au dela de mes forces. Catherine, elevée par son pere, n'a connu cette femme qu'entre deux mariages et deux voyages, subissant son mepris et nourrissant sa deception infondée. Ma belle mere ne m'a jamais semblée completement juste avec sa fille, dont la naissance compliquée a mis fin a sa carriere d'actrice, m'a t'elle un jour avouée. Une seule visite, un seul mot incisif, et les 10 ans de therapie de ma petite amie fondent comme neige au soleil, et elle redevient une gamine apeurée et complexée…
Ma mere, pendant un moment, proposa de laisser sa chambre aux deux nouveaux venus, par politesse. Je refusait, mais Sarah se sacrifia a son tour, leur abandonnant son lit de bon gres, par politesse et malgres les problemes de vertebres de Gregoire… Si ca ne dépendais que de moi, mes Beaux Parents dormiraient a bord de leur Mercedes, dans la cours.

Ce matin, Julien et moi passons plusieurs heures au Leroy Merlin de la Rochelle, a acheter quelques lames solides, serpes, machettes et autre. J'ignore encore a quoi ressemblera le futur, mais etre armé ne sera peut etre pas une mauvaise idée. Acheter des armes a feux n'est pas une chose tres facile en France, mais la sœur de Gregoire arrive en fin de semaine, et son mari a promis de prendre avec lui son fusil, et autant de munitions que possible.
J'observe la foule des acheteurs, quelques uns, plus calmes que les autres, semblent faire eux aussi leurs preparatifs. Par curiosité, je passe dans le rayon des tronconneuses, et me demande combiens de ces consommateurs avertis ont pu voir Evil Dead, et ne pas reflechir un instant aux problemes generés par un tel equipement lourd, bruyant et consommateur d''essence.
Pour revenir au beau frere de Gregoire, jamais je ne pensais un jour etre content de voir s'installer chez moi un chasseur, mais lorsque le monde devient fou, il faut savoir s'adapter.
Christophe et Sarah sont repartis aux courses, un coffre de conserves en plus a ajouter aux reserves.
J'ignore a quoi m'attendre, combien de temps peux continuer a bouger un zombie avant de tomber en décomposition, mais nous aurons certainement a tenir le siege pendant plusieurs mois. Mes connaissances en medecines sont extremement limitées, et ce n'est malheureusement pas les films de Romero qui peuvent m'aider a ce sujet.
Si les zombies ne s'ecroulent pas, ne tombent pas en morceau, mon plan est baisé, tout simplement, et nous on est morts.
Midi sonne, et ma Belle Mere defait encore ses valises, racontant ses dernieres vacances. Mon nouveau beau pere, par contre, semble prêt a nous aider et faire preuve de bonne volonté.
A 2h, Julien et moi sommes de nouveau dans les rayons des grandes surfaces, cette fois a Bricorama, histoire de varier les depenses. Plusieurs antivols solides, destinés a la grille, quelques rouleaux de fil de fer barbelé, et un génerateur a Essence. Mon nouveau beau pere nous a laissé sa carte Gold spontanement, nous demandant de depenser sans compter.
Aucun probleme.
Lorsque nous rentrons, lui et Belle Maman sont installés dans "leur" chambre, occupés a attendre le repas. Je n'ose dire a quel point ce genre de comportement m'agace, cette aptitude a se laisser servir sans remords par la plèbe, cette condescendance souriante qui semble sous entendre que tout ce qui n'est pas de leur cercle d'ami est un domestique potentiel ou un serf en puissance. La television passe desormais Flash info sur Flash infos. Par Regions, le nouveau presentateur de TF1 énonce les villes atteintes de levées mortes vivantes. Au moment de la meteo j'hesite a rire, meme a 10 minutes de la fin du monde TF1 continue a passer des pages de pub, c'est affigeant.
Aucune nouvelle de l'Amerique, malgres l'annonce pour demain d'un discours en direct de la Maison Blanche…
Julien, dans sa voiture, est collé a sa radio. Julia, sa petite amie, semble avoir trouvé de quoi s'occuper a la cuisine, aux cotés de ma sœur et de ma mere. Petit a petit, tout s'organise, et pour l'instant chacun garde son calme. Par securité, Gregoire et moi poussont la table sur la porte, et fermons les volets des fenetres. Demains, il faudra penser a faire rentrer briques et ciment, afin de condamner les fenetres si besoin.
J'ai vraiment hate que la grille soit montée, solide, et la camionette poussée contre elle. A la campagne, le moindre bruit me fait sursauter, et a 50 metre de la foret domaniale seulement, ils ne manquent pas.
Je n'arrive pas a dormir, et ce n'est pas Catherine, pleurant entre mes bras, qui arrivera a m'aider a trouver un quelconque repos…

Mercredi 27 Avril
Il nous faut de l'essence. Il nous faut de l'eau. Il nous faut des detergeants, des kits de premiers secours…
Chaque jour amene son lot de nouvelles decouvertes, de choses qui viendront a nous manquer. L'eau courante finira par devenir impropre a la consommation, le generateur a Essence aura besoin de carburant, comme les voitures dont je me vois mal me passer sur le long terme…Heureusement qu' Henry me decharge d'une part de mes obligations pour aujourd'hui, aidé de Christophe que j'aurais soupconné moins volontaire…
Peut etre est ce un peu tot pour juger, mais mon nouveau beau pere me semble etre un homme bien, ne se laissant pas vivre et parfaitement conscient de la situation. Je n'en dirait pas autant de sa femme, pour qui la vie en societé s'est limité aujourd'hui a faire son apparition a 11h du matin, juste le temps de s'enfermer dans la salle de bain pour une heure entiere…
Si j'avais eu le choix, il est des gens avec qui je n'aurais pas choisi de vivre la fin du monde. Heureusement que les travaux commencent aujourd'hui, et que de ce coté là tout semble aller pour le mieux.
Le promoteur et ses ouvriers nous parlent de 2 jours de travaux, et s'excusent a l'avance du bruit occasionné. Ma mere a passé son Lundi apres midi a faire le tour du quartier afin de prevenir les voisins, personne ne semble avoir de problemes avec ca. Meme si dans le village nous restons "les Parisiens", les gens ont toujours eté sympathiques avec nous.
Vendredi Apres midi mon beau pere s'est arrangé pour nous faire livrer une citerne de 150 litres d'essence, et 5 palettes de 100 packs d'eau qui prendront place dans la cours. Il n'y'a pas a dire, mais l'argent simplifie vraiment certaines démarches…D'ici Mardi prochain, plusieurs caisses de conserves et de jus d'orange sous vide completerons nos reserves. Je decouvre a ses cotés qu'il y'a plus efficace que les aller-retours continuels a Leclerc pour organiser la survie des gens que j'aime…
Le bruit des ouvriers me donne la migraine, mais le travail avance vite. Demain matin, la grille sera posée, le ciment coulé et d'ici 72 heures nous seront en securité.
Le discours du president americain a eté reporté a une date ulterieure, les flashs infos continuent a se succeder sans repos. La liste des apparitions mortes vivantes se multiplient, pour l'instant toutes sous contrôle. Je me surprend a reprendre espoir, et a me dire que non, finalement, peut etre que les militaires francais et autres sauront gerer cette situation de facon efficace…Puis, generalement, c'est a ce moment là que je m'arrete pour regarder un flash info TF1…
Lorsque vous entendez la television demander le calme aux citoyens, vous pouvez etre sur qu'ils n'ecouterons pas. Ca me rend malade, mais il est a parier que la semaine prochaine soit le debut de l'hysterie collective, des pillages, et autres moments d'inssurection…Les forces de l'ordre, deja occupés par les Zombies, auront en plus a devoir faire face aux vivants…
Sarah, revenue des courses avec 4 bouteilles de butane pour la chaudiere et la cuisiniere a gaz, me dit que les gens commencent a faire des reserves en masse. Pates, riz, sucre, tout cela a eté pillé dans les rayons…
Trop tard pour expliquer aux gens que l'eau courante et potable, d'ici peu, ca pourrait devenir un souvenir de jeunesse. Catherine ne parle pas beaucoup, et a mon avis regarde beaucoup trop la television. Je suis crevé, je ne dort pas la nuit, et le jour, il y'a beaucoup trop a faire…Ce soir encore, assis dans le salon, je fremis au moindre bruit exterieur, le bras a portée de ma machette, ce carnet stupide entre les mains a griffonner pour essayer de trouver un ordre, une logique a tout ca…
J'ai la trouille…J'ai vraiment hate que le portail soit debout et solide…

Jeudi 28 Avril
Je discutais ce matin avec l'entrepreneur, qui me disait que nous etions son dernier chantier avant de longues vacances. "Deux de mes gars m'ont donnés leur demission", me lance t'il rageusement. "vous voyez,c'te telé et ses mensonge font rien qu'a rendre les ouvriers nerveux"
Etonné que je n'ai pas remarqué, il me parla des affiches qui depuis quelques jours fleurissaient partout sur les murs et demandaient aux gens de rejoindre les grandes villes les plus proches, afin de se mettre sous protection de l'armée.
"Moi et ma femme on va rester chez nous, j'vous dit, ricana t'il. tant que j'en aurais pas vu un de leurs morts vivants, pas question de croire a leurs sornettes."
Je souriais, et tentais de changer de sujet. Plus tard, cette fois presque hilare, il me demanda si cette barriere, c'etait a cause des morts vivants. A moitié gené, je rigolais, disant que non c'etait un projet de longue date. Des barreaux de 3cm d'acier, hauts de 3m, montés sur 1m de fondation en beton. "ca resistera a un 4x4 cette grille", me lance l' ouvrier le plus blond lorsque je le remercie pour son travail.
Ce n'est que dans l'apres midi que regardant la television je remarque enfin les flashs infos, demandant aux gens de rejoindre les villes sous contrôle de l'armée pour leurs propre protection. Le Rochelle, Royan, Rochefort, et plusieurs dizaines de noms encore sur notre seul departement. Rochefort, a seulement 17km de route, est le point de reunion le plus facile d'acces.
Ma mere, toujours a bavarder dans le voisinage, m'informe que deux familles deja sont parties, et que plusieurs autres sont sur le depart. J'apprend aussi que plusieurs des personnes qui devaient arriver ce week end, preferent rejoindre une zone militarisée, s'y sentant plus en securité. Que dire a des sardines qui se sentiraient en securité dans leur boite, de toute facon…Louise, la sœur de Gregoire, accompagnée de son mari Michel, sont arrivés en debut de soirée. Je ne cacherais a personne le plaisir que j'ai ressenti en les voyant accompagnés comme promis de non pas une mais deux carabines, et plusieurs boites de munitions.
Ma mere, moi, Catherine, sa mere et Henry, Christophe, Sarah, Gregoire, Julien, Julia, Louise et son Mari…Nous somme maintenant 12 dans la maison.
Je ne me cache pas d'esperer secretement que ce nombre n'augmentera plus desormais… J'ai honte de penser ca, mais plus de gens nous rejoignent, et moins longtemps dureront les provisions…

Vendredi 29 Avril
18 heures de sommeil, reveil en debut d'apres midi, j'ai extremement mal a la tete. En 5 jour de courses, je n'ai pas pensé une seule fois a acheter de l'aspirine, je me donnerais des gifles.
Depuis ce matin le village semble subir une coupure de courant generalisée. La premiere parole de ma Belle Mere ce matin fut de se plaindre qu'il n'y'avais plus d'eau chaude, Gregoire a du lui expliquer que le ballon, sans courant, ne fonctionnais plus. Magie de la bourgeoisie qui ignore tout des raisons et tenants de son confort…
Non, belle maman, ce ne sont pas des lutins joyeux qui soufflent de l'air chaud sur les tuyaux, aurais je surement ironisé si je n'avais pas eté endormi. C'est l'absence de televison, le silence, qui m'a finalement tiré de mon sommeil reparateur. J'ignore si l'electricité sera retablie, mais Gregoire et Christophe on commencé a sortir les lampes de poches et les bougies.
Julien a passé la journée dans sa voiture, a ecouter la radio. Plusieurs stations ont disparues, et peu d'entre elles echappent aux messages officiels incitant les gens a rejoindre les villes sous loi martiale, dont les listes pré-enregistrées sont enumerées par ordre alphabetique. Ce matin, la Famille Bertin du bout de la rue est passée voir ma mere, savoir si nous voulions partir en meme temps qu'eux. Ma mere a refusée, mais ma belle Mere semble reflechir a l'idée. Je ne cache pas que l'hypothese de ne plus la voir est seduisante, meme si Henry me manquera certainement. Et puis peut etre est ce tout ces gens qui ont raisons, et moi tort, peut etre serions nous plus en securité entourés de militaires en armes et de millions de morts en puissances, apeurés et serrés les uns contre les autres…
Je me rend compte en lisant mes notes d'hier que j'avais vraiment besoin de dormir, et que ca ne peux pas durer comme ca, j'ai besoin de me sentir en securité; de pouvoir recommencer a reflechir sereinement. Le temps sec des derniers jours semble aider le beton de la grille a secher correctement, mais j'ai hate de pouvoir virer les cables de soutiens, adosser la camionette au portail, et peut etre meme y poser quelques chaines. La semaine prochaine, nous commenceront a murer les fenetres et la porte de la maison. Il faudra penser a monter l'echelle au grenier, afin que nous puissions sortir par l'etage du haut, notre propre version personnelle d'un pont levis, s'est amusée a plaisanter Julia, desormais plus souriante.
Demain, nous tenterons une sortie en voiture avec Julien, voir comment les choses se passent dans le coins. A ce que j'ai pu comprendre, il ne reste plus que deux familles en dehors de la notre dans le Village. Meme la mere Bordot, qui pourtant n'avais pas bougée du pays depuis la mort de son mari il y'a deux ans, est partie pour Blois chez son neveu.
La television, pour l'instant inutile, sera evacuée des demain au grenier, afin de faire de la place pour un nouveau couchage potentiel. Pour l'instant, pas de nouveaux arrivants, mais vaut mieux prévoir.
Cet apres midi, j'ai vu un avion traverser le ciel. Le premier depuis 3 jours…

Mardi 17 Mai.
Un peu plus de 10 jours que je n'ai pas sorti ce carnet de son tiroir, et plus de 15 que je n'en ai pas relu une seule ligne. Rappel de notre situation, le monde est envahi de morts vivants, les communications sont Out depuis maintenant 1 semaine, l'electricité et l'eau courante ont disparus definitivement depuis 6 jours.
Catherine , sa mere et Henry sont partis en debut de semaine derniere pour Rochefort, je n'ai pas tenté de l'en dissuader. J'ai abandonné mon lit a Louise et Michel, et je dort au grenier avec Christophe, qui a refusé d'accompagner sa sœur et sa belle mere a la ville. Nous somme desormais 9 dans la maison.
J'ai fait muré les fenetres du bas, ne laissant qu'un espace de 20cm en hauteur pour laisser passer un peu de lumiere. Nous vivons dans la penombre, mais ca limite au maximum les mauvaises surprises potentielles. J'ai poussé le frigidaire, desormais inutile, contre la porte d'entrée. Entrer et sortir demande desormais un peu d'efforts musculaire, mais au moins est t'on en securité.
La cours est envahie des reserves commandées par Henry, Eau, Essence, Conserves, livrées en camions par autant de livreurs peu rassurés de la situation actuelle, et desireux de rejoindre des la premiere occasion une ville sous contrôle de l'armée. Nous avons tout recouvert de baches il y'a 4 jours, lorsque la pluie a commencée a tomber. 96 heures d'averses non stop qui ne semblent pas vouloir s'arreter, de toute facon aucun de nous n'avait vraiment prevu de sortir…
Le toit fuit en quelques endroits, nous receuillons l'eau de pluie pour nos ablutions. Le matin, Michel et Gregoire, armés de fusils, arpentent le village a la recherche de morts vivants, et n'en ont pour l'instant pas trouvés un seul. L'apres midi, nous poussons nos rondes jusqu'à la périphérie du village, rendons visite a la famille Bavay, les derniers autres irreductibles a ne pas avoir quitté la region. En fin de semaine, nous ferons demenager leur caravane dans notre cours, qu'ils sachent ou echouer en cas de problemes.
Surgere, a 10km, est envahis de creatures, selon Julien. Pas des millions, bien entendu, mais des dizaines, pour beaucoup errant dans l'ancien quartier commercial ou aux abords des Supermarchés. 10 jours ont passés depuis sa derniere sortie, nous ignorons a quoi notre prochaine visite en ville ressemblera.
Catherine me manque, mais je n'aurais pas su comment la retenir. Tout ca l'effrayait, et l'idée d'abandonner sa mere lui etait insuportable. Les derniers jours, elle me reprochais de vivre tout cela comme un jeu, de prendre mon pied a organiser la survie de MON petit groupe de rebelles. Je ne me demande meme pas qui a pu lui mettre de telles idées dans la tete.
Le Telephone est coupé depuis le debut de la semaine derniere, son dernier appel date de cette epoque. Je me dit que si quelques chose allait mal, elle saurait comment revenir ici…
Le Pere Bavay, Julien et moi reflechissons a l'idée de securiser la rue principale, de monter quelques murs, de bloquer les acces aux maisons du centre. Recréer un village fortifié de quelques maisons, en quelques sorte. Cela représenterais quelques jours de travail, mais l'idée pourrait etre interessante sur le moyen terme.
Aucune radio n'emet plus depuis hier. Ne restent que les messages preenregistrés de l'armée, donnant la liste des villes sous protection militaire…
Demain, Julien et moi tenterons une sortie. Peut etre pousseront nous jusqu'à Surgere, si on arrive a trouver le courage necessaire…

Mercredi 18 Mai
2 fusils, moins de 50 cartouches. Michel et Christophe ecument le village a la recherche d'armes et de conserves, au cas ou. Peut etre seront nous accusés de pillage lorsque tout reviencra a la normale, mais je n'y crois pas, rien ne reviendra jamais a la normale.
Nous sommes deja mort, tous. Tout ce que je peux faire c'est faire durer les choses…
Aujourd'hui, j'ai vu mes premiers morts vivants. Surgere est envahi, une centaine, peut etre plus. Nous n'avons pas dépassés l'entrée de la ville…
A notre retour, Julien a stoppé la voiture en bordure du village le temps que j'arrete de trembler. Il est deux heures du matin et je n'ai toujours pas trouvé le sommeil. Je suis fatigué, j'ai envie de vomir, j'ai mal partout. Catherine me manque. Si je dois mourir, je veux la revoir une derniere fois, que je soit raisonnable ou pas.
J'ai l'image de cette gamine, peut etre 15 ans, et de son tee shirt de Lorie. Jamais Romero n'a montré les enfants, ou juste assez peu pour provoquer un effet choc. La realité est pire que le meilleur maquillage, et l'odeur nous est epargné.
Jusqu'à present, aucune arme nul part. Parfois je regrette de ne pas etre aux Etats Unis, nous aurions deja un arsenal complet. Puis je reflechis, me calme, et me dit que ce n'est pas plus mal. Pour ce que j'en sais, ces creatures sont peut etre attirées par le bruit.
La peur nait de l'ignorance, il va nous falloir en savoir plus sur ces monstres. Certaines semblent aveugles, atteintes de cataracte, nous voient t'elles quand meme ? Nous reperent t'elles a l'odeur, au bruit, alors que les organes dont c'est l'utilité sont pourtant morts, et parfois en etat de décomposition avancée ?
Leur chair pourrie t'elle normalement ? y'a t'il un stade ou elle ne peuvent plus bouger, ou elles sont reduites a l'impuissance ? Sont t'elles mues par les nerfs, par les muscles, ou par la magie ? Toute mon organisation tient sur le fait qu'a partir d'un certain point, les mrots redeviendront immobiles. Si je me trompe, je fait quoi ?
Peut ont simplement les tuer d'une balle dans la tete, ou est ce une erreur ?
A coté de moi, Christophe dort paisiblement, comment y arrive t'il je ne comprend vraiment pas. Il m'a parlé de chiens errants, en bordure de ville, Michel parle d'abattre les plus affamés, nul besoin en plus de fauves en liberté autour de la maison, capable de nous attaquer en cas de danger.
Je n'avais pas pensé aux animaux, vaches, cochons, moutons, certainement encore en vie dans les fermes avoisinantes. Chaque nouveau jour apporte son lot de complication, de nouvelles decisions, de nouvelles données a integrer.
Il faut que je dorme, je reflechirais mieux demain. Dans le coin nord est de la chambre je laisse se consumer la bougie, merde aux economies de bout de chandelle, je n'arriverais pas a dormir dans le noir ce soir…
Bon sang, je ne connais meme pas une seule priere correcte. Que Dieu nous vienne en aide.

Jeudi 19 Mai
Les recherches de Michel et Christophe ne mènent nul part. Aucune arme, aucune munitions. A croire que ce village est exempt du moindre chasseur…A part ca, le nombre de conserves evolue sensiblement. A partir de demain les Bavay s'installent dans notre cours, leur caravane n'attend plus que d'etre attachée a la voiture. Marc, le pere, nous reparle de son idée de murs en travers de la route, une fortification isolant le quartier en cas d'invasion Mort Vivante. 10 metres de larges, 3 metres de haut minimum et deux epaisseurs de briques. C'est du boulot, mais l'idée reste bonne. Sur ma demande, Christophe se charge de rappatrier livres et magasines des maisons visitées, le temps va etre long dans les mois a venir, il faut prevoir cela aussi.
J'ai dormi tard, ce matin, mais la mecanique est maintenant bien huilée, le monde peux se passer de moi. Je suis agreablement surpris des qualités de meneur de ma sœur, qui organise desormais tout sans que je n'ai rien a dire. Sur son initiative, les reserves d'Henry, toujours dans le jardin, commencent a etre rapatriées dans la cuisine.
Julien me parle de son idée de prospecter dans les villages alentours conserves, armes…Les Zombies ne doivent pas y etre plus nombreux qu'ici, en pure theorie.
Les choses s'organisent sans moi, c'est une bonne chose. Je vais pouvoir m'occuper d'un petit projet personnel dans les jours a venir. Rochefort n'est pas tres loin, je peux faire l'aller retour dans la journée.

Vendredi 20 Mai
Premiere fois en 15 jours que je prend le volant, ce qui ne me manquait pas.
Il fallait que je sache, meme si personne a l'Escale ne semblait prêt a comprendre pourquoi. Catherine etait t'elle en securité, morte, assiegée par les zombies ? Je n'aurais pas pu continuer sans savoir.
Le jeune homme sur la banquette arriere se nomme Brandon, 19 ans, simple lycéen. Nous n'en avons pas beaucoup parlé mais il est le dernier membre d'un groupe de survivant protegé par un detachement militaire en faction a l'entrée de la ville.
Meme au volant du 4x4 du pere Bavay, impossible d'entrer plus loin que la zone industrielle. La ville, ou tout du moins sa banlieue, est envahie de creatures. Plusieurs avant postes, plusieurs barricades sont a l'abandon. Si Brandon n'avait pas agité un drap du haut de sa maison, barricadée, je n'aurais meme jamais cru la region encore habitée.
Selon lui, plusieurs postes fortifiés se sont rabattus dans le centre ville, unissant leurs efforts dans une derniere ligne de defense, dans l'attente de renforts. N'ayant pas voulu les suivre, il est resté seul durant 10 jours, fenetres et portes barricadées, coincé au deuxieme etage avec quelques boites de conserves et le fusil de son oncle. Tout ca rappatrié dans le coffre en urgence, nous reprenons la route.
A la sortie de la ville, j'ai percuté volontairement l'un des zombies, afin de verifier l'une de mes theories. Il ne se releve pas, ces creatures peuvent donc mourir, ou, au moins, etre reduits a l'impuissance. Etonnant de penser que le 4x4, si controversé il y'a encore quelques mois, puisse desormais devenir le vehicule ideal du nouveau monde qui est en train de se créer…
Etonnement, je ne pleure pas, n'ai pas de chagrin, comme si je venais de me reveiller d'un reve douloureux. La part de mon esprit que je deteste le plus me dit que continuer seul dans le monde actuel est peut etre une bonne chose, ne pas avoir a se soucier d'une compagne, ou d'autres humains…A quelques mois de distance seulement Catherine et moi commencions a parler enfants, je n'ose imaginer ma vie , mon angoisse, si j'avais du me soucier de ca en ce moment.
A la recherche d'autres survivants, Brandon et moi, sans un mot, avons fait le tour de la ville, a la recherche d'un poste de resistance et de gens a embarquer. Peine perdue.
M'etant laissé surprendre par l'heure, trop tard pour rentrer, refusant de rouler de nuit avec ce phare cassé lors de sa rencontre avec le mort vivant de tout a l'heure, je stoppe le vehicule a 10 Km de Rochefort, en rase campagne, au millieu des champs de tournesols.
Quelques part en moi, Catherine me manque encore, malgres ma certitude de la savoir morte, ou incapable de revenir.
Il faut que je fasse le point, que j'agisse avec logique.
Il y'a dix minutes, je suis sorti vomir, vomir au point que mes sucs gastriques m'ont brulés jusqu'au plus haut de la gorge.
Quoi que je dise, je vais avoir du mal a ne plus trembler…

Mardi 24 Mai
Mon pere disait, tout du moins avant que son attaque au cerveau ne neutralise sa sagesse, son gout pour la musique et le contrôle de ses intestins, que le travail occupe l'esprit lorsque tout va mal, et nous evite de sombrer.
Vendredi, alors que tout le monde semblait s'inquieter de mon absence, Gregoire et Christophe, aidé du pere Bavay, on fait plusieurs aller retour sur le chantier des nouvelles maisons a Bevier, a 5km, et ramenés dans un camion volé assez de briques pour monter deux murs, et autant de ciment que necessaire. Samedi Matin, a notre retour avec Brandon, le mur nord de la rue etait deja monté, et la deuxieme epaisseur de brique en cours de rappatriement.
Le Pere bavay, qui travailla longtemps dans le batiment, s'occupe du mortier pendant que les autres font leur part de travail.
Samedi, Dimanche, a 3 voitures, nous avons fait le chemin plus de 15 fois vers les chantier recuperer ce qui manquait, avec Michel son arme a la main pour seule sentinelle. Alors que le deuxieme mur sud commencais a etre monté Lundi Matin, Sarah et Gregoire condamnaient les fenetres des maisons donnant sur l'exterieur de la rue, transformant la place du village en quartier fortifié. D'ici six jours, tout sera sec, solide, et haut de 4 metre contre seulement 3 actuellement. Les voitures sont garées a l'exterieur, aux deux extremités de la rue, et tout semble bien. La nouvelle organisation de la rue nous a permis de recuperer deux jardins, dont le verger de la mere Bordot, dont les murs ne demandent qu'a etre relevés d'un ou deux metres. D'ici 10 jours au plus, chacun pourra occuper l'une des 6 maisons desormais protegée, et ainsi ne plus subir la surpopulation de l'Escale. En parallele, nous continuons l'explorations des maisons desormais vides du village, ainsi que celles de Bevier, Chatoret, Donavault et autres, sous la securité de nos lames et de quelques fusils. Boites de conserves, eau, medicaments et armes sont nos principaux objectifs. Pour sortir de la rue fortifiée, nous disposont de 4 echelles, rentrées a l'interieur. Meme si le village me semble inattaquable, Michel aime pourtant a jouer les sentinelles, a ses heures perdues. Je ne l'en decourage pas, il vaut mieux pecher par paranoia que par exces de confiance.
Brandon, bien que peu causant, est desormais devenu notre nouveau specialiste en Zombies. Ils sont lents, sans vraie force, mais selon lui capable d'acces de puissances extraordinaires. N'y voyez pas de la magie, nous dit t'il, tout le monde est capable d'exploits de ce genre, briser une porte a coup de poings ou retourner une voiture a la force de ses bras, la seule chose qui nous arrete est la douleur, qui nous previent avant le claquage musculaire, le deboitement d'articulation ou autres. Les zombies n'ont plus peur de la douleur, c'est là leur plus grande puissance. Pour les tuer, il n'est rien sinon la fracture ouverte de la boite cranienne, sous quelques forme que ce soit. Balle, coup de hache, rencontre avec le pare choc d'une voiture, une fois le cerveau a l'air libre le monstre meurt, aussi simple que ca.
Lorsque je lui demande le mode de transmission du virus, il reste pourtant evasif, ne sachant quoi dire. S'il a vu ses compagnons mordus se changer en monstres, il en a vu d'autres, suicidés ou tués accidentellement, se transformer eux aussi sans explication en 24h ou moins.
Je n'aime pas les implications de cette derniere information. Pour ce que j'en imagine, tout le monde est peut etre deja infesté, simplement en attente de devenir un zombie, ineluctablement…
Sur le conseil de ma mere, je laisse le jeune homme tranquille, le temps qu'il trouve ses reperes. Pour l'instant, il dort dans le jardin, seul, dans la tente laissé par Michel a sa disposition et une hachette a la main.
A partir de demain, Julien et moi partons en visite a travers la region au volant du 4x4. Peut etre trouverons nous des survivants, mais surtout, espere t'on, d'autres villages a piller en toute securité.

Mercredi 25 Mai
Un helicoptere dans le ciel…Etant seul a l'avoir vu, peut etre une illusion d'optique…Je ne dors pas assez.

Jeudi 26 Mai
24 heures de repos, les murs sechent, nous sommes en securité derriere le portail de l'escale…Allongé dans la cours, sur l'un des vieux transat du grenier,je regarde le ciel, bercés par les rires de Julia, de ma mere et des enfants Bavay jouant au monopoly. Gregoire et Michel arpentent la ville, pillant les dernieres maisons, quand aux autres, ils sont occupés par la lessive ou a quelques ablutions dans ce qui fut notre salle de bain a l'epoque de l'eau courante. La visite du verger de Mme Bordot nous a fait y decouvrir un puit a l'abandon, qui, une fois debarassé des herbes qui l'envahissaient, s'est revelé etre encore tres fourni. Certes, l'eau de la region n'est pas buvable, mais le confort gagne a pouvoir se laver et nettoyer ses vetements.
Cela fait a peine plus d'un mois que tout a commencé, je vient de m'en rendre compte. 1 mois que la civilisation humaine, tout du moins ce que j'en connais, a cessé d'exister. Ca relativise beaucoup de choses, finalement. Je n'avais jamais pensé craindre la famine, mais nos reserves baissent, rien de dramatique encore, nous pouvont tenir jusqu'à l'automne, mais se posera un moment le probleme des vivres…Un peu partout autour du village nous avons relachés cochons, poules, vaches, esperant ainsi qu'ils trouveront a manger par eux meme, et a survivre jusqu'à ce qu'on ai besoin de leur viande. L'eau en bouteilles viendra a manquer avant Octobre, peut etre faudra t'il organiser des pillages a plus grande echelles, Leclercs ou autres, leurs reserves, voler un camion…
Pour l'instant je regarde le ciel, tant que les murs ne sont pas secs et solides, je ne veux penser a rien, me reposer, oublier…Peut etre arriver a ne plus penser a Catherine…
Demain, nous partons en reperage sur le village de Piemont, a 17Km. A mon souvenir, s'y trouvais une petite superette peut etre epargnée par l'invasion Zombie.
Je trouve completement dingue que jusqu'à present nous n'ayons pas croisés d'autres survivants que Brandon…Je n'ose imaginer l'etat des grandes villes…
Ce Week End, Julien et moi nous inquieterons du cimetiere. J'ignore vraiment ce que nous pourrons y trouver.

Mardi 31 Mai.
Rien de nouveau sous le soleil, si ce n'est qu'il pleut. Aucun de nous n'a bougé du "Camp d'Asterix", comme l'appelle desormais Julia. Les murs sont solides, parpaings, briques, ciment, et paraissent pret a resister aux pires invasions mortes vivantes.
Bientot l'eté, mais ni le froid ni l'humidité ne semblent pret a ceder la place. Nous vivons peut etre des instants de paix que nous ne connaitrons plus jamais, et il n'est peut etre pas bon de remettre au lendemain certaines choses...Neanmoins, moi, le moralisateur, comme m'appelle Gregoire, je prend beaucoup de plaisir a rester un peu en paix dans mon salon, eclairé de bougies et un bon livre a la main. Y'aura t'il de nouveau livres publiés dans les années a venir ? de nouveaux films, de nouvelles chansons ? L'Art est mort, pour l'instant tout du moins, mais j'evite de trop y penser. Dans un coin de l'escale, Michel et Julien parlent de partir en expedition a bord du 4x4, histoire de voir s'il n'est pas possible de trouver un supermarché oublié des morts vivants, quelques part dans la region. Chacun de nous a ses projets, Sarah pense a fleurir un peu notre cour, Michel entretient les fusils, Brandon reflechi a gagner la bibliotheque du centre ville de Surgere pour y "prelever" certains ouvrages sur la purification de l'eau, entre autres... Je les laissent faire, abandonnant avec plaisir mon role de chef au profit de celui de lecteur et d'observateur.
Le pere Bavay a laché poules et coqs dans le jardin de la famille Provins. Notre propre basse cours, excellente reserve de viande potentielle.
Je dort mieux la nuit, bien que sachant que cela ne durera pas.
Un jour ou l'autre, un mort vivant passera les portes du village, et nous devront etre pret.

Samedi 9 Juillet
Plus d'un mois que je n'ai pas pris la plume, et 4 jours maintenant que nous sommes sans nouvelles de Julien et Denis, le fils Bavay, partis a Surgere au ravitaillement. Christophe, moi et Gregoire avons parcouru la ville, fait le tour des lieux habituels, sans aucuns resultats, la voiture elle meme reste introuvable.
Pour l'instant Suzanne, la mere, garde l'espoir que son fils soit encore vivant. Julia, elle, a cedé a l'hysterie et ne sort plus de la maison.
J'ai touours su qu'il y'aurait des pertes, je ne m'en suis jamais caché, et honteusement, je l'ai meme parfois esperé pour le maintien de nos reserves, mais je ne me rendais pas jusqu'a present compte de ce que ca pouvais impliquer. Notre force, ces dernieres semaines, et surtout maintenant que le village est envahis de quelques dizaines de zombies, tient essentiellement dans notre organisation et notre logique de groupe, presque plus qu'elle ne tient par la solidité de nos murs et l'abondance relative de nos reserves.
Julien etait drole, organisé, meticuleux et surtout rassurant, et sa disparition possible pose un probleme serieux pour l'organigramme de notre communauté. En effet, s'il est maintenant etabli pour le meilleur et pour le pire que je suis le chef de notre petit groupe de survivants, Julien en etait le coeur, l'exemple a suivre, role dans lequel personne ne pourra le remplacer.
Ce matin, quelques zombies ont recommencés a gratter au mur nord, ils semblent desormais avoir pris conscience qu'il y'a quelques chose derriere, nous dans le cas present...
Jusqu'a maintenant j'avais beaucoup parié sur leur incapacité previsible a se souvenir de quoi que ce soit, leur cerveau n'etant plus irrigué...
il semble que j'ai eu tort. De la meme facon que leurs sens semblent continuer a etrangement exister au dela de la mort, il est maintenant etabli que le meme probleme se pose pour leurs capacités cognitives...
Les premiers temps Julien et moi nous amusions beaucoup a comparer les monstres aux Fantomes du jeu Pacman, plus lents que le personnage, et incapable de prevoir ses reaction, il etait en theorie facile de leur echapper le plus longtemps possible...
C'etait sans compter sur le probleme du nombre, helas... un Zombie en lui meme n'est pas dangeureux, ce qui le devient, c'est ses deux copains que tu n'avais pas vu derriere toi. Un zombie seul n'est pas d'une grande force, mais 200 d'entre eux s'appuyant sur notre mur pourraient certainement faire ceder la maconnerie...
Nous aurions du peut etre les eliminer au fur et a mesure de leur apparition, plutot que de laisser les choses s'envenimer. L'organisation, le travail de chaque instant, eviter de laisser les choses empirer, voila ce qui nous sauvera.
Mon pere avait raison, l'oisiveté est mere de tous les vices...
Les jours a venir annoncent un grand menage.
En dehors de ca, nous allons bientot manquer de bougies.
Demain, j'irais en ville. Reste a esperer que quelqu'un trouvera le courage de venir avec moi...

Dimanche 10 Juillet.
D’une de ses ancienne expedition en Ville Julien avait ramené quelques boites de Valium, " au cas ou ", avait t’il dis…A l’epoque, je n’avais pas une seule seconde envisagé que celles ci pourraient un jour aider sa petite amie, la femme dont il revais d’avoir des enfants a ne plus trembler et hurler de douleur au souvenir de sa disparition.
J’ignore ce que les autres pensent de notre situation, seul Michel et Brandon s’activent encore dans le domaine, occupés l’un a charger les armes a notre disposition, l’autre a nourrir les nouvelles poules qu’il a rappatrié dans nos murs lorsque les premiers morts vivants ont passés les portes du village, il y’a a peine 10 jours.
J’ignore les raisons qui ont poussées les zombies a se répandre dans la campagne, et a quitter les villes ou jusqu'à present ils stagnaient pour notre bonheur. Pour ce que j’en ai vu en debut de semaine derniere, les routes, les champs, les forets en sont maintenant infestés, et le simple passage d’une de nos voiture attire leur attention sur nous.
Il me faut aller en ville et personne ne veux venir avec moi, la perte de nos amis est encore trop fraiche, et tous sont terrifiés. De plus, je m’en rend douloureusement compte, mais je n’ai pas le charisme necessaire a les pousser a quoi que ce soit contre leur gré.
Michel parle de commencer a " nettoyer " le village des demain, et ne semble pas prêt a prendre en compte mes reticences a le voir se servir d’armes a feu.
Les detonations ne vont pas manquer d’attirer sur nous l’interet des zombies du voisinages, et donc d’augmenter d’autant le nombre de nos assaillants.
Julien aurait su quoi faire, et je ne peux que limiter les degats dans l’attente de trouver une solution satisfaisante.
Nous avons des epées, des machettes, reduire le nombre de zombies pourrait etre une chose realisable avec un peu de sang froid, mais je doute que Michel soit capable de vraiment raisonner a l’heure actuelle. Comme nous tous il souffre, reclame vengeance a sa facon, et ressent le besoin de reagir, de se montrer actif…
Je regardais cet apres midi, a peine une trentaine de zombies dans le village, rien qu’un homme seul ne serait capable d’exterminer, avec un peu de strategie.
Un peu de Strategie, et peux etre aussi un bouclier solide…

Lundi 11 Juillet
A en croire les samourais, toute decision importante doit savoir se prendre le temps de 7 respirations. Une fois ma decision prise, une fois descendu du mur, face aux morts vivants et l’echelle derriere moi remontée, je n’avais plus d’autres choix que de commencer a "deratiser".
Un a la fois, ne pas se laisser submerger, bouger constemment et profiter de l’espace que m’offre la rue. Avant que je ne m’en apercoive, 10 d’entre eux sont au sol, decapités, le crane fracassé, ou le visage ouvert en deux. Leurs chairs sont putrides, d’un revers de poing je pourrais aisement les traverser de part en part. Leurs os sont tels de la porcelaine, un coup puissant, bien porté, et ils n’offrent aucune vraie resistance a une lame bien aiguisée.
L’imminence d’un repas de viande humaine les rend plus rapide, certes, mais rien que le sang froid, une respiration calme et un peu de tactique ne peux prevenir. Frapper puis reculer, se focaliser sur son champ de vision, faire confiance a Christophe et Brandon, assis sur le mur, pour me prevenir en cas d’attaque a revers. Faire confiance aussi a Michel, l’arme a l’epaule, pour tirer et me sauver la mise en dernier recours.
En moins d’une demi heure bon nombre d’entre eux sont au sol, massacrés dans un silence relatif. Le pull epais que je porte est poisseux de sang et de matiere decomposée, mes bottes glissent sur de la cervelle humaine, et mon arme, au bout de mon bras, semble peser 10 fois son poids.
Julien avais raison, je devrais faire plus d’exercice…
Je remonte l’echelle et revient a peine en zone securisée que deux nouveaux zombis se presentent au bout de la rue., mais ne s’approchent pas, trop recents dans la region pour comprendre que nous nous cachons là bas, et ne se preoccupant guere des autres eux memes immobiles au sol. Ils continuerons a errer ainsi quelques jours, avant de comprendre a leur tour notre presence de l’autre coté de la pierre.
Nettoyer tous les jours, desormais notre nouvelle tache quotidienne, 2, 10, peux etre plus, tuer les plus malins, assurer notre securité.
Assis sans forces dans le salon familiale, je tremble de tous mes membres, le stylo entre les doigts et le pistolet du pere Bavay a portée de main, si le besoin s'en faisait sentir. Ma mere, Sarah, ne disent rien, conscientes de ce que je me dois de faire pour gagner le respect de nos compagnons. J’ai mal partout, demain ne sera plus qu’une longue et lancinante courbature qu’il me faudra endurer, mais j’ai fait mes preuves, et Julien n’est plus un fantome entre moi et les autres.
Il nous faut un bouclier, des gants, peut etre une armure. Rien de trop lourd, n’entravant pas nos mouvements, mais quelques chose qui nous protegerais des morsures d’amour un peu trops appuyées.
Du cuir peut etre, une cotte de maille serait certainement l’ideal.
Je pense a des gants de motos, rien de tres solide, mais protegeant la peau. Sur le dos de ma main je regarde cette egratignure, faite il y’a quelques jours en deplacant un meuble. Rien de tres profond, certes, mais la chairs est encore a vif et me fait toujours mal.
En secret de ma mere, le sourire aux levres, je prie le ciel pour avoir nettoyer a temps le sang de ce zombie incrusté dans la plaie.

Mardi 12 Juillet
Ces derniers jours, je me suis beaucoup interrogé sur les raisons qui poussaient les morts a "s'installer" dans notre village, plutot que de continuer leur errance. La presence du fils Perrault parmis les morts d'hier m'a apporté un semblant de reponse. De la meme facon que certains morts font des Supermarchés, centres villes et autres lieux de consommation capitaliste leur "derniere demeure", certains autres retournent sur leurs lieux d'habitation, ou d'enfance, les lieux ou semblent t'ils ils ont connus le bonheur .
Plus je collecte d'information sur les morts Vivalnts et plus je me rend compte de l'exactitude de la trilogie de Romero. Simple hasard ou coincidence ? J'ai toujours cru ses films œuvre de fiction, mais peut etre etait t'il au courant de choses dont moi meme , et semble t'il une part notable de la population, ignorait tout jusqu'à ce que tout ca arrive…Existe t'il des livres sur les Zombies ? Une veritable connaissance scientifique ? Des gens etaient t'il au courant de ce qu'il adviendrait du monde, de la possibilité d'une situation qui est desormais la notre ?
Est ce deja arrivé dans le passé ? L'homme a t'il deja survecu a la levée d'une generation de morts ?
Je ne me fait pas d'illusion, il existe quelques part des blockhaus, des abris anti atomiques remplis jusqu'à la gueule de boites de conserves et dans lesquels nos gouvernants se terrent en compagnie d'actrices de telé, sous la protection d'hommes en armes, mais je ne pensais pas que le risque d'une telle situation ai pu etre prevue et envisagée par qui que ce soit.
Christophe me dit de ne pas penser a tout ca, il sera toujours temps de se prendre la tete une fois les morts de ce monde revenus a la position horizontale.
Le pourrissement des corps est maintenant une realité etablie. Dans 6 mois, dans 10 ans, ils finiront bien par s'ecrouler en poussiere, se rassure t'il a penser.
Depuis hier, lui et Brandon se relaient pour me tenir compagnie, mais aussi plus certainement pour me tenir a l'œil, une machette a portée de main. Selon ce dernier les symptomes de Zombifications mettent entre 6 et 24 heures a se declarer. Pour l'instant, hormis cette douleur insupportable dans la main, je ne note rien de veritablement inquietant. Aujourd'hui Julia s'est finalement levée, est allée faire un tour dans la rue, jeter un œil par dessus le mur. Les cadavres qui emplissent la rue supportent mal la chaleur ambiante, et l'odeur, a laquelle pourtant nous nous pensions habitués, devient veritablement insuportable. Michel parle de bruler les corps, mais la fumée ne risque t'elle pas d'attirer l'attention de creatures errantes ?
Autre probleme, les chiens du coin, redevenus sauvages, pour qui les cadavres commencent a devenir une source de proteine reguliere. Pour l'instant aucun d'entre eux ne semble avoir attaqué l'un des morts encore en mouvement, mais cela ne saurait tarder potentiellement. Pour Sarah et Gregoire, cela pourrait annoncer une bonne nouvelle, que les chiens attaquent les zombies fera autant de creatures dont nous n'aurions plus a nous soucier. Je vois la situation autrement, helas: si les chiens attaquent les zombies, n'en feront t'ils pas de meme avec nous, viande fraiche en mouvement ?
Je ne cache pas que la vision du jeune Phillipe Perrault n'a pas amelioré mon moral… Combattre des monstres est une choses, decouvrir un ancien voisin, un ami meme parmis leurs rangs est autrement different.
Ma main me fait mal, et tenir mon stylo est difficile. Ma mere, Sarah, ne savent rien de ma blessure, comme presque tout le monde dans le village, Christophe et Brandon ne parlent que de courbatures, de problemes de dos me forcant a garder la chambre. D'ici la fin de la semaine, Brandon pense etre capable de s'essayer a son tour au nettoyage, si possible un matin ou la chaleur sera moins etouffante.
Paradoxalement je trouve que je prend plutot bien le fait que je vais peut etre mourir…Que voulez vous, finalement ca ne serait que suivre une mode actuelle, adoptée par la plupart de mes concitoyens…
L'odeur du monde est une horreur, la chaleur nous rend dingue, nous poussant a une inactivité dont pour beaucoup on voudrait bien se passer, car elle nourri l'introspection… Occupés a nos taches quotidiennes, il ne nous reste pas de temps pour avoir peur…
En silence, je me marre presque…Si les morts remontent vraiment des enfers, comme le pensait Romero, au moins se sentent t'ils comme a la maison…
Pour ce que j'en sais, ceci est peut etre mon dernier message, meme si j'en doute. Si ca devait etre le cas, prenez soin de ma mere et de Sarah, et le moment venu faites le necessaire pour que je ne leur fasse pas de mal.
Brandon, Christophe, qui que ce soit qui lira ces lignes, tachez de savoir ce qu'il est advenu de Julien si vous le pouvez. Et surtout ne vous laissez pas aller a la panique.

Dimanche 17 Juillet.
St Jean le Puy est en pleine campagne, a seulement 13 km du Village. Comment a l'epoque Julien est parvenu a decouvrir cette superette Leader Price dont meme ma mere ignorait l'existence, je me pose encore la question. Comment il est parvenu a securiser la boutique, et a obtenir les clefs du rideau de fer, je n'en parle meme pas. Christophe et Michel montent la garde devant la voiture, meme si le quartier, depuis notre nettoyage du debut du mois, semble relativement vide de toute animation, pour ne pas parler de "vie". Des 17 magasins que j'ai eu a visiter ces derniers mois celui ci est le seul a ne pas avoir subit de pillages, et a offrir une certaine securité pendant que nous le parcourons. Piles, Eau, boites de conserve, le coffre du 4x4 est rapidement plein, et d'un geste silencieux je sonne le depart, dernier acte d'un cérémonial devenu presque quotidien. D'ici la fin du mois, je ne desespere pas d'avoir rapattrié tout ce qui peux nous etre utile a l'Escale, et de ne laisser, si loin de la securité de la maison, qu'une echoppe vide jonchée de legumes pourris de longue date.Michel, monté a l'avant, demarre alors meme que moi meme et Christophe fermons encore le coffre. L'absence de Julien le rend encore nerveux, il faudra longtemps avant que notre petit numero ne soit aussi au point que le leur pouvait l'etre. A ses cotés, Julia ne dit rien.
Lorsque j'ai accepté qu'elle vienne avec nous a la "peche", les autres ne m'ont pas cachés une certaine reticence, certainement legitime, dont pourtant j'ai preferé tout ignorer. Ce matin, elle a eté efficace, selectionnant la nourriture, verifiant les dates, portant l'eau, n'hesitant jamais et ne montrant aucun doute. Sur le chemin de retour, elle ne detache pas le regard du paysage, devisageant chaque mort, secretement a la recherche de son deuil encore recent.
2 mois apres, il m'arrive encore de chercher Catherine parmis les visages des morts, je sais ce qu'elle ressent.
Arrivé au Village, aux portes de notre château-fort improvisé, commence le plus dur du metier. Eliminer les errants tout d'abord, puis securiser une zone de transfert des marchandises. Christophe, aidé de Brandon, se chargent desormais de ca avec efficacité. En 4 jours a peine, ils sont deja au point dans leur numero de duettistes, protegés par l'arme epaulée de Michel, ne les quittant pas des yeux. Gregoire, Sarah, le pere Bavay, se chargent de transferer les reserves du 4x4 jusqu'à au dela du mur, ou ma mere et les femmes Bavay s'occupent a les rappatrier vers l'Escale. En moins de 10mn, tout est terminé. Le 4x4 est abandonné dehors, en meilleur securité que nous. Vidé de notre presence, il n'interesse pas les zombies, qui ne se rendent meme pas compte de la catastrophe qu'ils nous feraient subir s'ils venaient a le demolir…
Avant midi, nous somme tous de nouveau dans la securité de la maison. Avec de l'organisation, tout est plus facile…
Au cas ou ca n'aurait pas sauté aux yeux des gens, je ne suis pas mort. Ma main me fait encore un peu mal, mais le contact n'a pas eté assez prolongé, ou profond, pour provoquer une infection qui aurait entrainé ma mort… Le "scientifique" en moi se demande jusqu'à quel point on peux etre blessé par un zombie sans en mourir, mais les tests attendront, les cobayes se faisant rares et precieux dans la region.
En traversant Pompargue, a 9km d'ici, je me suis surpris a remarquer quelques zombies de fraiches dates, preuve s'il nous en avait fallut que jusqu'à une epoque recente nous n'etions pas les seuls survivants de la region.
Demain, ou un jour a venir, nous retournerons là bas voir, soit s'il est encore des etres vivants a aider, soit des ressources a recuperer…
Les cadavres immobiles, envahissant de plus en plus le village a chacun de nos nettoyages, sont devenus la sources d'une pestilence dont nous allons devoir finir par nous preoccuper.
Bruler les corps reste l'option la plus intelligente, reste maintenant a savoir ou.
Et je doit aussi m'occuper du cimetiere, trop longtemps que je laisse trainer ca.
Le travail est une bonne chose, et il ne va pas manquer dans les jours a venir...

Lundi 18 Juillet
Pour la premiere fois depuis des semaines, je me sent en forme ce matin, presque de bonne humeur…Pour l'instant j'ignore encore si c'est une acceptation desesperée de notre situation, ou le debut de la depression. Si les Psychanalystes n'avaient pas tous eté recyclés en carpaccios pour zombies avec la fin du monde, peut etre aurais je envisagé de prendre rendez vous…
Le cimetiere est a peine a 500 metres, a peine deux rues et quelques maisons, et pourtant il s'agissait pour nous d'une veritable expedition. Pour la premiere fois depuis un mois, Louise, la femme de Michel, se propose a sortir du camps et a nous accompagner, desireuse de se montrer plus active. Comme je l'ai fait avec Julia j'acceptait, ne desirant pas decourager les bonnes intentions.
Seul Michel, comme d'habitude, emporte avec lui une arme a feu. Pour nous autres, Brandon, Louise, Gregoire et moi, ce sont epées et machettes. L'avantage d'un nettoyage regulier du village est que les morts vivants les plus actifs et agressifs ont eté rapidement eliminés, ne laissant guere en "vie" que les plus apathiques, affalés dans les jardins ou assis sur les trottoirs, et se limitant generalement a nous regarder passer sans grand mouvement, l'air hebetés. Par deux fois pourtant il aura fallu a Brandon jouer de la lame, et ramener a la paix de la Terre certains affamés. En dehors de ca, marcher vite aura suffit a notre securité.
Le cimetiere etait tel que je l'avais visité il y'a encore des années, bien avant la folie. Les deces etant rares dans le village, j'aurais du me douter que les retours a l'actions ne devaient pas avoir eté foules. Alors que je me preparais a sonner le retour a l'Escale, c'est Louise qui la premiere attira notre attention sur les bruits parvenant d'une des tombes…
Hervé Basser, 82 ans, mort en Mars…et emprisonné pour l'eternité, grattant le bois du restant de ses os fatigués….
Je n'avais pas pensé a ca, mais sortir d'une tombe n'etait pas chose evidente…Les cercueils sont scellés de l'exterieur, la pierre tombale pese plusieurs centaines de kilos…s'extirper de là n'est pas facile…
De retour a la securité de l'Escale, et frustré par la futilité des risques de la matinée, je me suis remis a travailler sur l'optimisation du nettoyage…Arbaletes, arcs…les fleches et carreaux pouvaient etre reutilisés indefiniement, recuperés sur les cadavres et nettoyés pour la fois d'apres…Pas de bruits, pas de detonnation, pas besoin d'un contact direct…L'arme idéale de notre epoque troublée.
Dans l'annuaire de la region, je trouvais 4 adresses de Decathlon et de boutiques de sports…Ajoutez a ca l'armurerie du Centre ville de Surgere, et nous trouverions certainement notre bonheur.
Seul probleme a mon plan, il nous fallait s'approcher des villes; et par là meme, des zones d'errance d'une majorité des creatures…
J'ai vraiment la peche, meme Sarah m'en a fait la remarque…Si Brandon et Gregoire ne m'en empechaient pas, je serait parti faire les reperages cet apres midi...

Mardi 19 Juillet
Je me sens bien. Depuis deux jours maintenant je suis dans une forme pas possible, mon cerveau bouillonne, je souris, je plaisante…Pas que je deteste etre de bonne humeur, mais l'insouciance n'est pas une bonne chose sur le terrain, aussi ces jours ci, et pour la premiere fois depuis la mort de Julien , je me suis decidé a deleguer.
Deux heures maintenant que Brandon, Gregoire, Julia et Marc Bavay sont partis en reperages sur les décathlons du coin. Suzanne et sa fille, Francine, me demandent de l'aide pour deplacer certains meubles pendant l'absence du patriarche, je m'execute sans hesiter. Je sais qu'elles voient d'un mauvais œil, presque comme une preuve de lacheté que je n'ai pas participé a la mission en cours, mais je prefere eviter de prendre la tete d'une troupe l'esprit pleins de chansons du club Dorothée et de blagues belges…
J'ignore si je devient dingue ou s'il sagit d'un effet secondaire des deuils en serie que nous avons eu a connaître, mais je ne me suis jamais senti aussi serieusement bien, physiquement et mentalement, en paix avec moi meme. Je me sent invincible, pret a bouffer du Lion, ou accesoirement du Zombie. Midi vient a peine de sonner et j'aide ma mere pour les preparatifs du repas du soir, ayant deja prevu d'aller faire un tour dans le verger Bordot, afin d'y recolter quelques fruits frais pour le dessert. J'ai plein d'idées, il fait beau, la chaleur est certes etouffante mais un vent d'est nous epargne pour une fois les parfums de la pourriture stagnante exterieure. Dans le ciel, des oiseaux passent, la vie continue…
Lorsque j'entend le camion se garer, je me precipite leur descendre l'echelle. Aucun d'eux ne semble blessé.
Tout va bien dans le meilleur des mondes.

Vendredi 22 Juillet
48 heures maintenant que j'ai quitté l'Escale, marre de les voir me regarder comme si je devenais Dingue…
Le fait est, je devient Dingue…mais pour certaines choses mon esprit fonctionne encore bien, et ils devraient me faire confiance. Sans moi, ils seraient morts depuis longtemps, ils devraient montrer un peu plus de foi en mes certitudes…S'ils m'avaient ecoutés, je n'aurait pas eté obligé de partir en pleine nuit, de piquer la voiture de ma sœur sans prevenir personne…
Je ne veux pas dormir, meme si ca me ferais surement du bien. Dormir, c'est s'exposer aux monstres, baisser sa garde. Je dormirais lorsque je rentrerais. Une fois ma mission accomplie, je pourrais dormir deux semaines de suite si je veux sous antibiotiques a haute dose, suffisante pour que je reflechisse de nouveau normalement.
Decathlon c'est de la merde, ni arc, ni arbaletes, notre securité en as pourtant besoin. Reste les armureries, j'en ai decouvert 5 dans la region. Surgere, Rochefort, la Rochelle, et deux bleds dont les noms m'echappent mais dont j'ai marqué l'endroit sur la carte. Des Boutiques de centres villes, jamais je n'etait entré aussi loin dans les rues, et j'ai survecu.
Comment ? facile, je n'ai plus peur.
J'ai mis plusieurs jours a monter ma theorie, et personne ne me croyais. Comment nous reconnaissent t'ils par rapport a eux ? Il y'a des zombies bien conservés, de loin on les croiraient vivants, j'ai manqué me tromper parfois moi meme.
La peur. Les hormones, ils nous "sentent" terrifiés, une sensation parfaitement humaine contre laquelle normalement on ne peux rien et qui les attirent, leurs permettent de nous reperer comme le pollen attire les abeilles. Sauf qu'en ce moment j'ai plus peur de rien because je suis dingue.
Bien sure, certains s'interessent tout de meme a moi, j'ai beau marcher lentement, etre fringué de haillons recuperé sur des cadavres, puer le sang et l'ordure, je reste vivant, et quelques uns ont encore l'usage de leurs sens humains, ou de quelques chose qui s'en rapproche. La Canicule ambiante cache ma chaleur corporelle, le tout est de rester toujours a bonne distance, quelques metres. Je dissimule mes yeux sous des lunettes noirs, je respire calmement, je me fait oublier, et pour ceux qui me remarqueraient, j'ai ma machette.
Je l'ai deja dit, y'a pas de secret. De l'organisation et eviter la panique. Aussi simple que ca.
Certains d'entre eux se battent, si on peux appeler ca comme ca. Les actes de violences territoriaux sont une chose courantes chez les zombies pour ce que j'ai pu remarquer. Je les auraient crus plus nombreux a avoir quittés les villes surtout qu'il semble que certains, plus violents que les autres, s'attaquent a ceux de leur propre "espece", faute de proies vivantes.
Peut etre le penchant humain pour l'Autodestruction est t'il encore present apres la mort. Je ne me plaindrais pas c'est autant de morts dont je n'aurais pas a me soucier. Et tant qu'ils se foutent su rla tronche, ils ne s'interessent pas a moi.
A Rochefort et La Rochelle, j'ai recuperé plusieurs boites de cartouches, toujours utile, et quelques pistolets. Le sac de Christophe, sur le siege arriere, est plein d'armes de morts et de medicaments, antibiotiques et autres. Mes mains tremblent mais j'arrive a conduire, j'espere que ca continuera encore un peu. Au moins le temps que je trouve ce que je suis venu chercher.
Vous voulez savoir le plus drole ? Je n'ai meme pas besoin de courir tellement je tiens bien mon role. J'en viendrai presque a croire qu'ils me prennent pour l'un d'entre eux si je ne verifiais pas mon poul toutes les 10 minutes…Une fois rentré a la maison, qu'on ne s'etonne pas si je me tape une cuite, j'ai vu des trucs ces dernieres heures que j'ai bien l'intention d'oublier…
Avant de partir j'ai laissé un mot a Sarah et Gregoire, leur demandant qu'ils ne cherchent pas a me retrouver, que je savais ce que je faisait et que je rentrais avant Dimanche. J'espere qu'au moins là dessus ils m'auront obeis….

Jeudi 28 Juillet
Premieres heures de sommeil depuis des jour, j'ignore honnetement comment je suis parvenu a m'extirper de la voiture sans tomber…Il faut reconnaître que bien que soulagé de ne pas avoir a conduire, je n'ai pas eu de vraie occasion de me reposer durant le voyage retour, etant obligé d'indiquer la route a Estelle. Tout semble s'etre bien passé pendant mon absence, et pour l'instant perssonne ne me reproche trop ouvertement ma "fugue".
Cela viendra bien evidemment. Je sent deja que ma soeur n'a pas finie de me parler de mes 4 jours de retard…
Medicaments, munitions, mais surtout plus important arbaletes et fleches, ce que j'etait parti chercher. Grosso modo malgres les complications le voyage a valu le coup, d'autant plus que j'ai sauvé 2 survivants dans mes bagages.
Les antibiotiques et l'aspirine, sur le coté de mon lit, font juste assez d'effet pour que je ne soit pas pour l'instant capable de me maintenir en position assise. La blessure de ma main s'est reouverte, et Michel a insisté pour que je me repose, une facon comme une autre de me mettre en quarantaine.
Christophe comme toujours me veille de l'autre coté du grenier, chargé de mettre fin a mes souffrances au cas ou je me transformerais en Zombie. Il y'a quelques chose d'amusant a s'imaginer que les munitions de son arme, qui si besoin pourraient terminer dans la zone de mon corps la plus riche en neurones, font parti d'un lot que je vient de ramener de mon voyage…Je peux pas leur en vouloir d'etre un peu paranos, Si tout etait normal je devrais au moins l'etre autant qu'eux.
Sur la table de nuit se trouve mon petit dejeuner, mais je n'ai pas faim. Apres tout ce que j'ai pu voir ces derniers jours je pense honnetement ne plus avoir envie de manger avant quelque temps.
Par contre j'ai soif. Il a fait chaud ces derniers jours, et passer 36 heures sans ravitaillement coincé dans un arbre a la con entouré de zombis n'est pas une situation ideale pour maintenir son taux d'hydratation a la normale. Au moins aurais je appris un truc, les monstres sont incapables de monter aux arbres, et generalement d'escalader quoi que ce soit…Plus j'en apprend et moins ils m'effraient, meme si je redeviens normal un jour je pense pas que les Morts Vivants m'inquieterons de nouveau.
Depuis hier, peu de gens hormis Christophe et ma sœur ont pris la peine de m'adressés la parole. Estelle et Yohan se sont vus attribués une des maison securisée de notre petit village fortifié, il sera toujours temps plus tard de mieux s'occuper de leur instalation parmis nous.
Je suis crevé mais je n'ai deja qu'une envie, c'est de repartir…Jamais je me suis senti aussi vivant que ces derniers jours, excitation, peur, adrenaline…Pour la premiere fois de ma vie je ne suis plus un Zombie.

Vendredi 29 Juillet
Ce matin, je suis descendu tot, desireux de regarder le village, au dela de notre mur d'enceinte. Une Centaine de Zombies occupent desormais la ville, peu de nouvelles arrivées, comme si le quota local etait atteint et ne pouvais etre depassé sans mettre en danger la paix des monstres. La revolution du monde est terminée, le train train s'installe, les morts ont gagnés, l'ordre humain s'est eteint et ne peux plus se relever, jamais plus le monde ne sera comme avant. Des semaines deja qu'ils ne mangent plus de vivants a leur faim, et celle ci, dans les trefonds de leur ame, se fait moins devorante, passe au second plan. Bien sure, qu'ils nous voient et le gout de la chair leur reviendra, mais desormais ils ne nous traquent plus.
Je trouve une certaine paix en tout cela, il n'y'a aucune mechanceté ou cruauté chez eux, ils ne sont qu'instinct, sans volonté de nuire…Bien sur, ils restent un danger, mais en rien une menace. Une fois debarrassés des plus virulents, les autres ne cherchent meme pas a approcher nos murs d'enceinte, conscient peut etre de la vacuité de tant d'efforts… De toute facon nous finirons par mourir, nous sommes deja potentiellement des leurs..
J'ai mis le temps mais j'ai finalement compris que rien de tout cela n'etait une lutte entre le bien et le mal, simplement une nouvelle situation a laquelle s'adapter. Courir, se nourrir, proteger son sommeil, il n'y'a personne contre qui gagner, pas de Happy End autre que celui de voir le lendemain. Pour qui est un peu organisé, calme, et avouons le chanceux, la situation n'a rien de Problematique. Pas de coups de putes, pas de trahisons, pas de strategies, les Zombies ne vous frappent dans le dos pour une promotion ou une place de parking, jamais la situation n'a eté aussi claire du Vivant de l'Humanité Sociale. Les Monstres ne reservent aucune mauvaise surprise a qui sait garder les yeux ouverts.
Croyez le ou pas, mais il y'avait certainement plus a craindre dans le passé d'un mec a qui vous auriez rayé la voiture par accident que d'un zombie affamé de nos jours…Aucun Zombie n'a jamais comploté pour vous piquer votre prime de fin d'année, pour vous faire accuser se ses erreurs, ou simplement parce que votre tete ne lui revenais pas.
Je me sent vivant comme jamais desormais, comme jamais je l'avais eté. 10 ans passés derriere des bureaux, des comptoirs, a rendre de la monnaie ou a vendre des Assurances, a prendre les transports en communs et a devoir me tasser dans un coin pour laisser assis un sans gene dans un metro bondé, a parler avec le Syndicat des co-proprietaires des nouvelles fenetres alors que je rentrais crevé, a faire mes courses chez Carrefour pour profiter de la carte de fidelité et a devoir attendre que la caissiere retrouve le prix de ce Yahourt non etiquetté, a acheter a credit un frigo plus gros pour y ranger le coca light lemon degueulasse que me forcait a boire Catherine, ou tout simplement a devoir sourire et rester courtois avec ce bureaucrate qui m'annoncais avec le sourire que mon dossier n'etait pas complet et qu'il me manquait tel papier … Le Confort etait une prison, la societé, la diplomatie, la vie de groupe un carcan dont nous sommes maintenant liberés, ou presque en tout cas. Maintenant que nous ne sommes plus le top de la Chaine alimentaire, nous n'avons plus de temps a perdre a prouver qu'on vaut plus que le voisin, et que nous lui sommes superieurs.
L'Homme n'est plus un loup pour l'homme.
Derriere moi les volets de la maison occupée par les Bavays s'ouvrent, et d'un geste amicale je salue la mere, qui me repond d'un mouvement de tete. Et dire qu'il y'a 6 mois seulement elle et le vieux Thibault s'engueulaient pour des branches de sapin empiettant sur sa proprieté…L'ancien monde allait a sa chute, si ce n'etait pas les morts qui avaient commencés a manger les vivants, nous aurions finis par nous entre devorés nous meme…
Avant, nous avions peur des autres, de l'agression continuelle de nos congeneres…Desormais c'etais la meme chose, mais en mieux.
Je ne lui en ai pas encore parlé mais je pense de plus en plus sincerement que Julien et son fils sont encore en vie.
S'il etait mort, le fils Bavay serait revenu dans le village depuis longtemps…
Ma main ne me fait pas mal ce matin.
Au pied des murs d'enceinte, les cadavres s'amoncellent de plus en plus, malgres que Gregoire et Michel en aient eloignés certains vers le millieu de la rue. Il devient urgent de trouver un endroit ou les bruler.
Croyez le ou pas, mais lorsque je pense a ma vie d'avant, je suis presque impatient de m'atteler a tous ces problemes…

Samedi 30 Juillet
Nous debutons tot ce matin, il est peu probable que le plan de Michel nous prenne la journée, mais travailelr a la fraiche est plus agreable. Pour la premiere fois depuis des mois nous abandonnons le 4x4 au profit de la voiture de Gregoire, seule a posseder une attache caravane depuis la disparition de Julien avec la seconde voiture de la famille Bavay. Julia et Brandon sont avec nous, vu mon incapacité actuelle a utiliser normalement ma main. La souffrance a certes disparue, mais je tremble encore trop pour avoir confiance dans mes mouvements. Ces deux derniers jours j’ai un peu abusé des anti douleurs, et j’ai besoin de prendre l’air.
La remorque est exactement là ou je l’avais vue le mois dernier, peu de raisons de s’en aller toute seule me direz vous. La rue est envahie de quelques zombies, mais rien que quelques coups de manches de pioches et un peu d’entrainement ne puisse gerer. Julia me surprend de plus en plus a chacune de ses sorties, son aisance avec les armes est peut etre meme superieure a la mienne, dans certaines situations. En moins de 4 minutes, nous sommes prets a redemarrer sans problemes.
Dans les jours a venir Brandon et Gregoire se chargerons d’evacuer le plus de cadavres possibles hors de la ville, histoire d’assainir un peu l’air. Julia, Christophe et Michel terminerons le pillage du Leader Price de St Jean.
Quand a moi, je part des demain matin a la recherche de nouveaux magasins, boutiques ou autres ou nous approvisionner.
Maintenant que je sais que tout se passe bien a l’escale, je suis impatient de reprendre la route.

Vendredi 28 Octobre
Joyeux Halloween en perspective….
Au moins cette années personne ne pourra dire que les gens n'ont pas fait un effort pour se mettre dans l'ambiance…
J'admet que seule Estelle desormais tient encore le decompte des jours, et que les dates, hormis elle, n'intéressent plus grand monde. 1 mois maintenant que nous n'avons pas quittés la securité de notre camps fortifié, depuis le "retour" de Denis et le drame du "suicide" de Suzanne, sa mere, entre ses bras . Le pere et la fille Bavay se sont de nouveau installés a l'escale, tout comme Michel et sa femme…
Maintenant, je sais que Julien est mort. Julia ne dit rien, mais lorsque je me suis saoulé, c'est elle qui m'a tenu eloigné de mon flingue…Affaire classée.
En fait, hormis Estelle et Yohan, nous vivons tous desormais derriere la securité supplementaire de notre grille, au cas improbable que l'un des murs, construits dans une relative urgence, ne vienne a ceder sous une invasion soudaine de morts que nous n'aurions pu prevoir…
Ma sœur ne me parle guere plus qu'en presence de notre mere, me reprochant en silence la mort de son epoux. Courant Aout, lors d'une de mes ultimes aventures dans le nord de la region, Gregoire, Yohan et Brandon ont pris le risque de partir au ravitaillement dans un magasin qu'ils ne connaissaient pas, et dont on n'avait jamais pris la peine de denombrer le voisinage. Lors de la fuite, mon beau frere a eté mordu a l'epaule, et n'a du son evacuation qu'a un acte de bravoure de Yohan, dont c'etait pourtant la premiere mission. Il est mort le lendemain, emporté par la fievre, sans que personne n'ai pu soigner ou ralentir la transformation. C'est Christophe, la veille de mon retour, qui s'est vu obligé de l'empecher de se relever.
Lors de ma derniere expedition, j'ai pu recuperer des fontaines de camping, avec filtres epurateurs d'eau integrées et leurs recharges. Desormais, moi et quelques autres buvons de l'eau du puit, tentant d'economiser l'eau en bouteille. Boites, conserves, eau, nos reserves devraient pouvoir tenir jusqu'à debut Fevrier. Je pense reorganiser des expeditions hors du village d'ici Decembre, quand il commencera a faire vraiment froid. Peut etre n'est ce qu'une theorie fumeuse, mais je pense que les creatures, privées de temperature interne, pourraient, telles les reptiles, entrer d'ici peu dans une forme particuliere "d'hibernation".
Depuis Aout, je passe beaucoup de temps assis sur le toit de la caravane de la famille Bavay, a regarder au dela du mur, les Zombies de notre ville… Certains, avec le temps, sont devenus comme des voisins, on s'attend a les voir, leur presence nous rassure, est le signe d'un train train que l'ont aime a retrouver. Le zombie a chemise Grise, au bout de la rue, est assis là depuis plus d'un mois, et est tellement habitué a notre presence qu'il ne s'approche meme plus du mur, ne regarde meme plus dans notre direction. Pour les zombies residents de longue date, nous faisont desormais partie des meubles, ils semblent avoir abandonnés l'idée de nous manger exactement comme nous avons, finalement, abandonnés l'idée de les pourchasser et les detruire… Les zombies sont territoriaux, et cela fait bien 1 mois que je n'ai pas vu de nouveau morts s'intaller dans le village, repoussés par les residents, et parfois meme detruits. Deja vivants les gens d'ici n'etaient pas tres acceuillants, plaisantait hier Francine…
Sans en parler aux autres, Michel et moi commencons a reflechir a un prochain exode, peut etre d'ici le Printemps, ou vers la fin de l'hiver. Depuis que l'annonce de la grossesse de ma soeur a eté rendue publique, il nous faut de nouveau recommencer a penser sur le long terme, et l'Escale n'offre une securité que relative, une totale impossibilité a envisager l'avenir… Que pourrions nous cultiver entre ces murs ? de quoi vivront nous une fois les boites et reserves de la region epuisées, une fois l'essence disparue ? Quitte a tout redemarrer a l'Age des Cavernes, il nous faut un endroit ou les zombies ne peuvent nous atteindre, un espace de vie de taile correct, securisé, cultivable, protegé des milliards de morts de ce monde par une barriere naturelle infranchissable.
Il nous faut une ile…

Samedi 5 Novembre
Ma main me fait de nouveau mal, il va pleuvoir… Je ne craint plus vraiment de me changer en Zombie, mais ma blessure est devenu un indicateur ideal des changements de temperature…
Lorsque je pense a une ile, 3 noms me viennent a l'esprit. Aix, Ré et Oleron. C'est dans ces moments là que je regrette de ne pas avoir fait le badaud plus souvent dans la region. Nul part dans la maison le moindre guide touristique, a croire que nous ne sommes jamais sortis de l'Escale et de nos petites habitudes, La Rochelle, Rochefort et quelques autres lieux dits ou courir des brocantes et acheter des DVDs. Ma mere, ma sœur et moi n'avons jamais eté tres nature, et maintenant que tout le reste a cessé d'exister, je commence a me rendre compte de notre erreur.
Plus de telé depuis 5 mois, ca aide a retrouver les vrais valeurs. Les soirées sont longues maintenant que le soleil se couche tot. Bougies, feu de cheminée, lampes de poches et chauffage a gaz sont tout ce qui nous restent du confort passé, et remplissent peu les silences de la technologie. Une fois la telé et la radio coupée, il faut reapprendre a parler.
Bien sure, ces derniers mois nous avons quelques fois rebrancher ecran et lecteur DVD au generateur electrique a essence, mais desormais plus personne n'en ressent le besoin. Les films d'action, fantastiques ou autres font pale figure face a notre quotidien, et que ce soit comedies ou romance, nous avons tous trop perdus pour continuer a en apprecier la saveur…
Nous avons grandis, sommes devenus des hommes…L'ancien monde de consommation nous maintenait dans un conduite d'enfant capricieux, attachés a leur jouets et a leurs plaisirs. Passés quelques semaines, nous sommes desormais sevrés de tout ca, ce stade est depassé.
Je regarde Michel et suis heureux de ne plus etre le chef de notre petite troupe. Desavoué par ma sœur et d'autres a la mort de Gregoire, j'ai vu mon autorité glisser a lui avec soulagement, d'autant qu'il n'en abuse pas et que je garde son oreille lorsque le besoin s'en fait sentir…
Michel, son fusil sur la cuisse et une couverture sur les epaules, est une figure archaique d'un monde banni de la civilisation du loisir et revenu a la vie. Il y'a un an seulement je le prenais pour un gros plouc de chasseur, un bouseux a l'esprit limité, un paysan qui poussait la ringardise jusqu'à savoir tuer et vider ses propres lapins, poulets et autres…
Aujourd'hui, je me verrais mal continuer sans lui.
Dans les jours a venir, il a prevu avec moi de pousser jusqu'aux maisons du quartier, au dela du mur, et de refaire un tour dans les bibliotheques de quelques voisins. S'il nous faut un jour quitter le village pour une ile de la cote, il nous faut deja savoir pour laquelle nous decider, et quelques lectures risquent de s'averer indispensables.
Autre necessité, un bateau, et c'est là que Yohan pourra s'averer utile, si neanmoins il cesse de trembler de peur…

Mardi 8 Novembre
La pluie est glacée aujourd'hui, et si les baches tirées sur le toit ont aidés a reduire l'humidité de la maison, on ne peux rien faire de vraiment plus efficace que le feu de cheminée et les gros pulls contre le froid.
Ce sera l'Ile d'Aix, une discussion avec Estelle nous y a finalement decidés. Moins de 200 habitants a la morte saison, ile fortifiée sous Vauban, du terrain pour se lancer dans l'agriculture et l'elevage…
Pourquoi une ile, me demanderez vous ? parce que les Zombies ont peur de l'eau, tout simplement. Ou, au moins craignent de devoir la traverser. Je me suis rendu compte de cela il y'a quelques temps lors d'une expedition dans le marais poitevin, lorsque, separé d'un groupe de morts vivants par une simple riviere, je les ai vu hesiter, et finalement renoncer a la traverser pour me rejoindre.
Les morts ne nagent pas, n'entrent pas dans l'eau. La mer, donc a des chances d'etre notre meilleur muraille contre les mauvaises rencontres.
Reste maintenant a bosser notre exode. Trouver un bateau, pas le plus dur selon Yohan, le seul d'entre nous a savoir naviguer. Ensuite, l'evacuation des gens. Pas difficile non plus.
Non, le soucis reside dans l'ile elle meme. A quoi nous attendre sur place ? 200 insulaires, certes, mais combien de vivants ? combien de morts a nettoyer au cas ou ?
Michel, Yohan et Brandon se chargerons de ca dans les jours a venir. Moi, de mon coté, je ne me sent pas le courage d'etre utile avec la douleur lancinante de ma main…

Mercredi 16 Novembre.
Yohan et Michel ont normalement pris la mer ce matin. Un bateau a moteur de bonne taille, du genre que possedait le pere du Jeune homme, recuperé certainement dans le port de Fouras. Pour le pauvre gosse il sagit de la premiere incursion dans une grande ville depuis des semaines, j'espere qu'il tiendra le coup. Louise est inquiete, mais fait son maximum pour ne rien en montrer aux autres.
Leur retour est prevu au pire pour Vendredi, juste un aller retour a l'ile, evaluer de loin l'etendue des degats.
De notre coté, l'exode potentiel s'organise. Christophe, et ma mere, principalement, s'affairent aux valises et sacs d'objets indispensables. Le primordiale, l'essentiel sera recuperable sur l'ile meme sans gros problemes…
Au cas ou, je prevois tout de meme l'import de quelques volailles, de graines, de semences…Bref, de tout ces trucs "inutiles" qui nous permettrons de recommencer a vivre sur place.
J'aurais aimé que les telephones portables existent encore, pouvoir savoir en temps réel ou ils en sont de leurs investigations. Y'a t'il encore des habitants ? Tout le monde est t'il mort sur l'ile ? Et dans les deux cas, comment mes amis vont t'ils etre recus…

Mardi 29 Novembre.
L'exode commence… Ma mere refuse de partir, Marc Bavay aussi, comme je l'avais craint. Avec les provisions que nous laissons, ils peuvent tenir des mois, peut etre jusqu'à Aout. Il sera toujours temps de revenir les persuader une fois installés là bas. J'ai prevu de faire partie du dernier voyage, decidé a organiser quelques dernieres choses pour ma mere et Marc. Pour la premiere fois depuis le debut de tout, je me rend compte que ma mere n'est jamais sorti de la securité de l'Escale, qu'elle ignore tout de ce qu'est le monde actuel….Et qu'elle n'a peut etre pas envie de le savoir…
Ma sœur l'embrasse une derniere fois, Marc fait de meme avec sa fille.
Ma derniere nuit ici est silencieuse, malgres que Julia ai insistée pour rester avec nous. Sans elle, je pense qu'aujourd'hui je serais devenu fou, a force de voir ma mere s'obstiner.
Demain, une nouvelle vie commence…

Mercredi 14 Decembre.

Mon dernier acte sur le continent aura eté de frapper un zombie temeraire a la tete, alors que Julia montait a bord les derniers bagages. Un acte symbolique, selon Michel.
Je n'avais jamais pris la mer, ni quitté aussi longtemps le continent. J'en ressent une forme d'abandon, mere et Terre mere laissée derriere moi pour je ne sais combien de temps…
Presque deux semaines maintenant que nous sommes definitivement installés sur Aix. Des 200 Insulaires, seuls 80 sont restés sur l'ile au moment de l'evacuation militaire, et seuls 15 personne,s en dehors de nous, ont rejoints l'ile depuis Mai; Loic, chef de la communauté, a accepté presque immédiatement de nous voir rejoindre l'Ile, malgres l'inquietude de Michel et de certains de ses propres administrés. Plusieurs maisons ont eté mises a notre disposition, et meme si les meilleurs matelas et meubles ont eté recuperés par d'autres familles au debut des evenement, la bonté populaire ne nous a pas laissés sans confort. Les lits sont bons, les conserves nombreuses, et sous le conseil des anciens, agriculteurs et autre, la communauté a meme pu profiter des premices de recoltes automnales. La faim nous st epargnée, la paix est là.
Le monde a vraiment changé, les gens sont devenus bons. Neanmoins, Michel et moi gardons nos fusils chargés.
Christophe, Julia et moi partageons une maison du centre ville. Deux etages, 2 chambres, des volets et une porte solide, et a l'arriere un jardinet qui ne demande qu'a etre cultivé au Printemps.
La semaine derniere, Julia a rejoint mon lit, sans un mot. Nous faisons l'amour en silence, aucun de nous ne voulant compliquer la situation. La chaleur de son corps est un reconfort, et meme si je sais qu'elle ne m'aime pas, et qu'elle pense encore a Julien, je ne lui en veux pas. Moi aussi je pense encore a Catherine. Pour l'instant, l'un et l'autre, nous sommes satisfait de ce compromis, uen chose stable dans le nouvel ordre du monde.
Il sera toujours temps de tomber amoureux, maintenant qu'il n'y'a plus d'urgence…
Jamais un zombie n'a passé les berges de l'ile. Pour beaucoup, ici, la fin du monde n'a changée que peu de choses…
Je ne sais pas si je m'habituerais au calme ambiant, mais tous les autres semblent s'y faire petit a petit, se faire gagner par l'insouciance insulaire….
Je ne sais quoi en penser, bien, mal…
Il y'a meme un medecin…
Je termine cette chronique et Julia me regarde, presque attendrie. Je lui ai promis de lui faire lire mon journal une fois terminé.
Quoi qu'il arrive demain, et dans le futur, L'Ile d'Aix est desormais notre monde, a quelques heures de marche seulement de zombies qui ne craindraient pas l'eau.
De la plage, je fixe la cote au telescope, tous les matins depuis une semaine. Un rituel.
L'hypothese d'un reve…
Viendra un matin ou de l'autre coté de l'eau, les zombies cesseront de bouger, ou leurs chairs putrides deviendront pus et charpies, leurs os poussieres, leur menace neant. Alors peut etre pourront nous retourner a un monde rendu aux etres vivants.
Bientôt Noel…Pas de meilleur moment pour l'optimisme, aurait dit ma mere…
Je m'appele Eddy, et ceci est mon dernier message.
Advienne que pourra
.

FIN.